Nous fêtons aujourd’hui la journée de la femme ! A cette occasion, Jeunes Cathos blog met à l’honneur quelques paroles de femmes …
Le rapport homme/femme a été traditionnellement pensé selon un principe de domination et/ou de complémentarité, à partir d’une conception souvent essentialisée de leur nature respective. La Bible pose la différence sexuelle comme tout à la fois insaisissable et fondamentalement structurante de l’être humain. En même temps, elle pense la relation entre l’homme et la femme en termes de vocation à vivre ensemble paisiblement, l’un avec l’autre dans le dialogue et l’unité (Gn1, 1-2, 4a). Le début de la genèse déclare en effet que le masculin et le féminin sont simultanément engagés dans l’identité humaine faite à l’image de Dieu. (Gn1, 27). Et la femme y est désignée comme « vis-à-vis » de l’homme. Ce qui les met chacun dans une position de vulnérabilité, par l’expérience d’un manque, d’une incomplétude (Gn 2, 18). Peut ainsi s’établir entre eux ce mouvement du désir si bien chanté par le Cantique des Cantiques.
En fait, être homme et être femme sont deux manières spécifiques d’être au monde, de le percevoir et de l’exprimer. C’est pourquoi leur rencontre dans la durée confronte à une altérité irréductible. Parvenir à accueillir et assumer cette altérité profonde et mystérieuse est une épreuve humaine et spirituelle. Aussi la relation homme/femme quelque soit son registre (amour, mariage, amitié, partenariat et collaboration dans le travail…) gagne-t-elle à se laisser éclairer et travailler par le mystère pascal. Car c’est seulement en se laissant transformer l’un par l’autre dans un chemin de dépouillement et de mort à soi-même qu’homme et femme peuvent établir une vraie relation de confiance et de réciprocité. Et parvenir à la joie d’une communion dans la reconnaissance mutuelle à laquelle ils sont appelés.
Sr Nathalie Becquart, Xavière
« Vous avez revêtu le Christ, il n’y a plus ni Juif ni païen, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus ni homme ni femme
Ces écrits de l’apôtre Paul datent d’il y a près de 2000 ans et sont pourtant toujours d’actualité ! Ce passage d’Evangile est pour moi l’un des plus saisissants du Nouveau Testament.
Paul définit clairement l’universalisme chrétien ; c’est-à-dire cette volonté d’inclure là où tout le monde oppose les uns aux autres, par leur origine ethnique, leur position sociale ou encore leur sexe.
Alors quel peut être le rôle de l’Eglise et des chrétien(ne)s d’aujourd’hui quant à la question des femmes… d’aujourd’hui ?
On pourrait parler d’un féminisme « en vérité ». La femme n’a pas reçu la moitié du salut ni de l’Esprit-Saint, elle ne peut pas se contenter de recevoir la moitié des droits.
Saint Paul nous parle d’unité dans le Christ. C’est un combat pour une humanité qui n’efface pas les différences mais qui les transcendent et qui ne les hiérarchise pas.
Séverine
Etre femme pour moi aujourd’hui :
C’est avoir la possibilité de travailler, au même titre que l’homme.
C’est pouvoir donner le meilleur de ma féminité dans mes activités professionnelles. Je crois que ma féminité se retrouve notamment dans l’accueil, l’écoute, et dans la délicatesse.
C’est choisir de m’engager dans l’amour avec un homme, celui qui est devenu mon époux.
C’est être une femme parmi toutes les femmes que compte l’assemblée aux messes à l’église. Je me demande ce que serait l’église sans toutes ses femmes ?
C’est reconnaître tout le chemin parcouru par les femmes tout au long des siècles. Se souvenir que la femme n’a pas toujours eu la place qu’elle a dans la société actuellement. Et que finalement cela ne fait pas si longtemps que cela ! Je suis heureuse de savoir que nous avons progressé et qu’aujourd’hui hommes et femmes ont le droit d’avoir accès – à peu de choses près – aux mêmes droits !
Aurélie
Pour moi aujourd’hui, je découvre que ma liberté de femme se trouve dans l’altérité, la différence vécue au sein de la relation. Je serai heureuse un jour d’enfanter, de porter la vie en moi.
A vouloir devenir l’égal de l’homme, la femme oublie toutes les richesses qui font sa différence et sa beauté. La femme doit être considérée à sa juste valeur, mais dans sa différence, sans oublier ce qui est essentiel en elle.
Parfois je me suis interrogée : de quelle façon l’histoire de la condition des femmes à travers les siècles et de leur oppression est inscrite en notre chair de femme ?
La femme doit assumer sa féminité, pour découvrir les atouts qui sont les siens et ainsi accomplir ce qu’elle est fondamentalement, pour qu’enfin, elle puisse avoir pleinement sa place reconnue dans la société, en tant que femme.
Marie
N’ayons plus peur !
Professionnelle active, bonne mère, joyeuse amante, amie réconfortante… « Wonder-woman » n’existe pas mais j’aime mon métier et espère pouvoir évoluer. Je cultive ma féminité, toute en sobriété : je revendique le fait de pouvoir m’habiller comme j’aime. Et même si elle est encore petite pour comprendre, je précise à ma fille qui ne veut mettre que des robes roses, que des femmes se sont battues pour pouvoir mettre des pantalons (noirs !). Au mythe de la princesse mielleuse, grincheuse, pleurnicheuse, je préfère lui proposer la femme imparfaite mais positive, équilibrée mais en mouvement, fidèle à elle-même sans complaisance. Quand je doute, c’est à Marie que je me confie : elle est femme, présente. Sa force et sa sérénité m’inspirent : on peut se tromper, mais aussi rebondir.
Vouloir plus de liberté, de couleurs et de douceur, cela nécessite de faire des choix (et non des sacrifices). Encore faut-il les faire ! Je crois que la femme aujourd’hui gagnerait à moins culpabiliser, à se défaire des carcans, que la société lui impose, qu’elle s’impose elle-même. Qu’elle se fasse confiance, qu’elle prenne des initiatives, qu’elle n’attende pas pour être audacieuse ! En tant que femme, tout est possible, c’est ce que je me dis aujourd’hui.
Jeanne
http://blog.jeunes-cathos.fr/2014/03/etre-femme-une-maniere-particuliere-detre-au-monde/