Dans l'amour qu'est Dieu, je supplie tous mes frères - ceux qui prêchent, ceux qui prient, ceux qui travaillent manuellement, clercs et laïcs - de s'appliquer à l'humilité en tout : de ne pas se glorifier, se réjouir, s'enorgueillir intérieurement des bonnes paroles et bonnes actions, ni même d'aucun bien que Dieu dit, fait ou accomplit parfois en eux ou par eux. Selon la parole du Seigneur, « ne vous réjouissez pas de ce que les esprits mauvais vous sont soumis ». Soyons-en fermement convaincus : nous n'avons à nous que le mal et les péchés... Celui qui est docile à l'esprit du Seigneur veut mortifier et humilier cette chair égoïste ; il s'applique à l'humilité et à la patience, à la pure simplicité et à la paix véritable de l'esprit...
Tous les biens, rendons-les au Seigneur Dieu très-haut et souverain : reconnaissons que tout bien lui appartient ; rendons-lui grâce pour tout, puisque c'est de lui que procèdent tous les biens. Lui, le Dieu très-haut et souverain, le seul vrai Dieu, qu'on lui rende, qu'il reçoive tout honneur et respect, toutes louanges et bénédictions, toute reconnaissance et toute gloire : car tout bien est à lui qui seul est bon (Mc 10,18).
Et nous, pour notre part, quand nous voyons ou entendons maudire, bénissons ; faire le mal, faisons le bien ; blasphémer, louons le Seigneur, qui est béni pour les siècles des siècles. Amen.
Saint François d'Assise (1182-1226), fondateur des Frères mineurs
1ère Règle, § 17 (trad. Desbonnets, Documents, p. 70 rev. )
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