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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 13:44

Kolbe.jpgLe cardinal Wojtyla, archevêque de Cracovie, sur le territoire duquel se trouve le camp d’Auschwitz, a présenté en ces termes, le 14 octobre, dans la salle de presse du Saint-Siège, la figure du P. Kolbe, prête qui suivit Jésus-Christ jusqu’au bout après la mort duquel le bagne d’Auschwitz devint moins infernal.

Dimanche prochain, le 17 octobre 1971, sera promu bienheureux quelqu’un dont la vie et la mort s’inscrivent d’une façon très précise dans l’actualité de notre temps.

Maximilien Kolbe, religieux franciscain, a suscité l'intérêt du monde entier par son sacrifice librement choisi, et accepté avec amour, pour un inconnu, père de famille, qui avait été destiné à mourir de faim et de soif avec neuf autres bagnards, en représailles pour un évadé. Cet homme, nommé Gajowniezek, se trouve à Rome et assistera à la glorification de celui à qui il doit d'avoir survécu à l'enfer concentrationnaire. Trente ans à peine nous séparent du jour, à la veille de l'Assomption 1941, où le Père Maximilien Kolbe, unique survivant du groupe condamné, fut achevé par une piqûre de phénol. Son corps est passé, comme des millions d'autres, dans un de ces fours crématoires qui brûlaient, à Auschwitz, jour et nuit. Ainsi se réalisa son vœu, tant de fois exprimé : « Je voudrais que mes cendres soient dispersées aux quatre points de l'horizon… » Il ne se doutait pas que ce désir se réaliserait à la lettre, mais que loin de le faire disparaître « sans laisser trace », son voeu d'humilité attirerait sur sa personne l'attention de l'Eglise universelle. Rarement une opinion de sainteté fut à ce point unanime !

La réponse du P. Kolbe aux prêtres qui s'interrogent sur leur identité.

Du coup, une question se pose avec une insistance croissante : Pourquoi le Père Maximilien Kolbe ? D'autres bagnards n'ont-ils pas porté le témoignage de l'amour fraternel héroïque dans les camps de mort, comme cet évêque polonais, Mgr Kozal, qui s'est laissé littéralement mourir de faim en distribuant ses rations de misère à des compagnons de bagne ? Attentive aux Signes du temps, que vent nous dire l'Eglise en nous proposant comme modèle ce prêtre ?

Car, notons-le avec soin, cet homme de 47 ans, qui avait réalisé avec une fidélité exemplaire l'idéal de saint-François, a voulu mourir comme prêtre. À la question brutale de « Fritch le Sanglant », absolument ahuri par l'audace de ce bagnard qui voulait prendre la place d'un condamné : « Qui donc es-tu ? », Maximilien Kolbe donna cette simple réponse : « Prêtre catholique. »

C'est donc en tant que prêtre qu'il accompagna le troupeau lamentable des neuf condamnés à mort. Il ne s'agissait pas seulement de sauver le dixième ! Il fallait aider à mourir les neuf autres. À partir du moment où la porte fatale s'est refermée sur les condamnés, il les prit tous en charge, non pas ceux-là seulement, mais d'autres encore qui mouraient de faim dans les bunkers voisins et dont les hurlements de fauves faisaient frémir tous ceux qui approchaient… Le fait est qu'à partir du moment où le P. Kolbe fut au milieu d'eux, ces malheureux se sentirent brusquement protégés et assistés et les cellules où ils attendaient le dénouement inexorable résonnèrent de prières et de chants ! Les sbires eux-mêmes en furent bouleversés : « So was haben wir nie gesehen ! » disaient-ils (nous n’avons jamais vu une chose pareille). Nous ne saurons qu'au « Jour du Seigneur » s'il y eut dans leur nombre des « bons larrons » convertis, ne fût-ce qu'à la dernière heure, par ce témoignage héroïque! Le fait est - et tous les survivants d'Oswiecim-Auschwitz le savent bien, qu'à partir de l’Assomption 1941 le bagne devint moins infernal.

À un moment où tant de prêtres dans le monde entier s'interrogent sur leur « identité », le P. Maximilien Kolbe se dresse au milieu de nous pour répondre non pas avec des discours théologiques, mais avec sa vie et sa mort. Il ne lui suffit ni plus ni moins d'être comme son Maître, en donnant le témoignage « du plus grand amour », ce test évangélique de l’appartenance au Christ. L'héroïsme n'est certes, pas à la portée de tous, mais renoncer à y tendre, ne serait-ce pas un échec ? La réponse aux questions qui nous assaillerait et nous angoisserait ne se situerait-elle pas dans le dépassement par « en haut », la grâce suppléant à ce que la nature ne saurait atteindre ?

Ce qu’a dit Paul VI à la messe de béatification à ce sujet : La leçon du P. Kolbe en cette heure d'incertitude sur le sacerdoce.

Qui ne se rappelle cet épisode extraordinaire ? « Je suis un prêtre catholique », dit-il en s'offrant à la mort - et quelle mort ! - à la place d'un compagnon de misère, inconnu, déjà désigné pour d’aveugles représailles. Ce fut un instant grandiose. Son offre fut acceptée. Elle venait d'un cœur entraîné au don de soi, qui lui était devenu naturel et spontané, comme une conséquence logique de son sacerdoce. Le prêtre n'est-il pas un « autre Christ » ? Le Christ prêtre n'a-t-il pas été la victime rachetant le genre humain ? Quelle gloire, quel exemple pour nous, prêtres, que de voir exprimées dans le nouveau bienheureux notre consécration et notre mission ! Quel avertissement en cette heure d'incertitude où la nature humaine voudrait parfois faire prévaloir ses droits sur la vocation surnaturelle au Christ de la part ceux qui sont appelés à le suivre ! Et quel réconfort pour tous les bons et fidèles prêtres et religieux si cher à notre cœur qui, animés d’un légitime et louable souci d'échapper à la médiocrité personnelle et à la frustration sociale, conçoivent ainsi leur mission : je suis prêtre catholique et c’est pourquoi j'offre ma vie pour sauver celle des autres. Telle est, semble-t il, la consigne que ce nouveau bienheureux laisse tout spécialement à nous, ministres de l'Eglise de Dieu, et aussi à tous ceux qui acceptent son esprit.

Dans le cercle infernal de la haine.

Le P. Maximilien est mort dans une époque de colère et de mépris, où l'homme avait été ravalé au rang de robot, pire qu'esclave. Le souvenir hallucinant de l'enfer concentrationnaire s'estompe peu à peu ; les jeunes n'en savent presque rien et les manuels d'histoire rapportent des faits que l'imagination a beaucoup de peine à saisir. Cependant, les survivants de cette époque savent bien à quel point, sous un régime totalitaire, la personne humaine est dégradée, humiliée, bafouée. Sur ce fond empoisonné, seule la haine prolifère. Un bagnard a dit : « je les hais, parce qu'ils m'ont appris à haïr… »

Or, chose absolument inouïe, mais corroborée par d'innombrables témoignages, Maximilien Kolbe ignorait la haine. Dans la prison de Pawiak, à Varsovie, dans l'enceinte des barbelés d'Oswiecim-Auschwitz, il embrassait du même regard clair bourreaux et victimes, au point que les plus sadiques détournaient leurs yeux : « Ne nous regarde pas ainsi. » Cet homme marqué d'un simple numéro : 16 670, a remporté la plus difficile de victoire, celle de l'amour qui absout et pardonne. Dans le cercle infernal de la dialectique de la haine, il a pénétré avec un cœur brûlant d'amour et, du coup, le sortilège infernal fut exorcisé, l'amour fut plus fort que la mort. Son témoignage n'est-il pas d'une actualité saisissante à une époque d'amour écartelé, d'amour divisé ? Combien rares sont aujourd'hui ceux dont la charité fraternelle ne souffre pas de ségrégation… raciale, nationale, idéologique.

Un précurseur dans le domaine des mass media.

Maximilien Kolbe fut également précurseur dans un domaine mis en lumière par la Constitution pastorale de Vatican II : celui des mass media. En partant de rien, bravant l'opinion de ceux qui considéraient avec méfiance les religieux engagés dans l'apostolat de la presse, cet homme de santé chétive (un quart de poumon !) est arrivé à lancer sa « petite revue bleue » qui, en 1939, atteignait un tirage d'un million d'exemplaire et un journal d'humble apparence destiné aux masses ouvrières et paysannes. On peut dire aujourd'hui que ses labours spirituels ont préparé la Pologne à l'épreuve du sang qui lui a coûté, au cours de la Deuxième Guerre mondiale, plus de six millions de morts. Homme des Béatitudes, le P. Maximilien s'adressait, en premier lieu, aux « Pauvres de Yahvé », ces « anawim » plus affamés de la Parole du Seigneur que de pain. À leur service, il voulut mettre toutes les ressources de la technique, toutes les conquêtes du progrès. En 1938, il mettait en place un poste émetteur et songeait à l'installation d'un aérodrome à Niepokalanow, la « Cité de l'Immaculée ». À certains prélats quelque peu scandalisés par ces « projets de fou » et qui lui demandaient : « Que ferait saint François à votre place ? », il répondait du tac au tac : « Il retrousserait ses manches, Monseigneur, et travaillerait avec nous » De fait, son « Cantique des créatures » englobait les rotatives et les linotypes, et les sept cents frères ouvriers de Niepokalanow faisaient « chanter » les machines à la gloire de Dieu. On pourrait glaner dans les écrits du P. Maximilien des pierres d'attente pour une théologie du travail dont les dimensions horizontales impliquent la verticale, dans la tension féconde de la croix.

Et un précurseur de la théologie mariale de Vatican II.

Cet homme aux ambitions vaste, comme l'univers - n'a-t-il pas fait siennes les paroles de – saint-François d'Assise : « Vorrei mandari TUTTI paradiso : je voudrais qu'à vous tous le paradis soit ouvert », - ce missionnaire qui implanta au Japon son oeuvre d'apostolat de la presse, a voulu témoigner par sa vie et par sa mort de son  amour pour  Notre-Dame qu'il invoquait sous le vocable de 1'Immaculée. Sa théologie mariale est d'une justesse doctrinale qui enchante ceux qui connaissent cette clef de voûte de Vatican II qu'est la constitution sur l'Eglise Lumen gentium. On dirait qu'il avait prévu jusque dans certaines formulations l'admirable chapitre VIII, consacré à la Vierge Marie. La fécondité spirituelle de cet humble religieux qui fut non seulement un géant du rendement – combien apprécié par notre monde technocrate, - mais l'un des plus grands contemplatifs de notre époque, proclame aujourd'hui, face au monde entier, le rôle unique de la Vierge Théotokos dans I'œuvre du salut. Mère du Chef, elle est Mère de son Corps, le Christ « répandu et communiqué » (BOSSUET), donc Mère de l'Eglise.

Le P. Kolbe nous met au pied du mur.

Ce n'est pas un hasard mais un signe du temps que ce prêtre mort en 1941, à l'âge de 47 ans, dans un bunker de la faim, à Auschwitz-Oswiecim, soit promu bienheureux au cours de ce Synode qui a pour but de spécifier le sens du ministère sacerdotal. Aux questions plus ou moins abstraites qui s'accumulent, voici une réponse concrète, cet homme en chair et en os, qui ne se paya pas de mots et sut aller jusqu'au bout de ses engagements, en payant « sang pour sang ». Nous venons de l'interpeller mais, au fond, c'est lui qui nous interpelle, en nous mettant, peut-être, au pied du mur. Il ne suffit pas de le voir dans la gloire du Bernin. Demandons-lui dans le secret de nos cœurs, ce qu'il a à nous dire, à chacun de nous personnellement.

Rome, le 14 octobre 1971.

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