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4 février 2013 1 04 /02 /février /2013 20:21

282655522.jpgUn entretien avec André Comte-Sponville, auteur de "L'esprit de l'athéisme : Introduction à une spiritualité sans Dieu", chez Albin Michel

Vous racontez dans votre livre une expérience spirituelle que vous avez faite, jeune, expérience où vous faites état d'un sentiment de joie, de plénitude, dont parle souvent les mystiques, mais derrière laquelle vous ne mettez pas le nom de Dieu.

Oui. Il y a un type d'expérience spirituelle, dont énormément de gens sont capables, qui ne dépend pas du fait qu'ils aient ou non la foi. Si les croyants n'ont vécu que ce que j'ai vécu moi, rien n'autorise à dire que c'est Dieu. Dieu ne m'a rien demandé et on ne peut pas consentir à quelqu'un qui ne vous demande rien. Dans cette expérience, je n'ai pas rencontré quelqu'un, mais quelque chose. Ce n'est pas une rencontre d'amour, mais une expérience de l'immanence, qui est, selon l'expression de Romain Rolland, un "sentiment océanique", un sentiment d'être un avec tout. Mais ce tout n'est pas quelqu'un. Ce que j'ai vécu n'a en rien modifié mon athéisme, par contre il a donné un sens concret à une "expérience d'éternité".

Cela vous a-t-il marqué dans ce que vous êtes, plus tard, devenu ?

Je crois. J'ai toujours eu le goût de la spiritualité. J'ai toujours pensé que les mystiques étaient des gens intéressants et le fait d'avoir vécu parfois ce genre d'expérience m'a conforté dans cette dimension. Mais je n'ai pas changé de métier, d'opinion politique, d'opinion religieuse…. C'est mon rapport à l'existence qui a changé. J'ai compris que nous étions dans l'éternité, que l'éternité c'est maintenant. Nous sommes dans "le Royaume".

C'est aussi ce que disent les chrétiens.

C'est vrai, c'est pourquoi je pense que la différence entre les croyants et les athées n'est pas si totale qu'on voudrait le croire. Si les chrétiens accordent à l'athée fidèle que j'essaie d'être que l'amour est plus important que la foi et l'espérance, nous sommes dans le même royaume. La différence relève de la foi et de l'espérance.
Vous évoquez souvent dans votre livre les figures de Simone Weil et d'Etty Hillesum. Deux femmes qui pourtant n'ont rien à voir avec votre expérience ! 

J'admire Simone Weil. J'ai beaucoup de tendresse pour elle... C'est une très grande philosophe qui m'a aidé à comprendre ce qu'était la religion et ce qu'était l'athéisme. Elle me semble résumer l'essence même de la religion, y compris dans le goût de mort qui était le sien : "Mon Dieu, accordez-moi de devenir rien". Cette phrase me fascine, même si je suis à l'opposé de cela ! Une autre formule d'elle me fascine : "à chaque fois que je pense à la crucifixion du Christ, je commets le péché d'envie". Mais je suis plus proche d'Etty Hillesum, qui est à l'opposé de Simone Weil. Alors que cette dernière est inhibée, sans corps, avec une réelle attirance pour le néant, dont elle est morte, Etty Hillesum respire une sensualité épanouie. Elle aime les hommes, la sexualité, l'amour. Elle se réclame de Rilke : "J'appelle Dieu ce que je sens au plus profond de moi-même". Elle appelle Dieu "la puissance d'aimer". Moi aussi : mais Dieu est-il créateur, tout-puissant ? Je ne le crois pas. Etty Hillesum le pensait. Même si ce qui ressort de son livre, c'est que ce qui compte dans la vie, c'est la quantité d'amour dont on est capable.

Vous avez une femme, des enfants, vous dites avoir rencontré une puissance d'amour... que vous ne nommez pas Dieu.

Rien de m'autorise à penser que cela soit Dieu. Je suis athée car croire en Dieu, ce n'est pas croire en l'amour. Croire en Dieu, c'est croire en la toute-puissance de l'amour. Or moi, je crois en la faiblesse de l'amour. Croire en Dieu, c'est croire que l'amour est plus fort que la mort, et je crois malheureusement que la mort est plus forte que l'amour. Non pas que nous ne puissions pas aimer les morts, mais rien ne m'autorise à penser que les morts puissent nous aimer. L'amour n'a jamais sauvé la vie de personne. Quand un enfant meurt, ses parents ne peuvent l'empêcher de mourir. Mais je n'ai pas besoin que Dieu soit l'amour. Pour moi, l'amour vient des femmes. L'humanité purement masculine n'aurait jamais inventé l'amour ! Il suffit d'avoir été aimé par sa mère pour ne pas avoir besoin d'un Dieu pour expliquer l'amour.

www.croire.com

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commentaires

Y
Bonjour.<br /> Athées: que croient-ils? Voilà un titre accrocheur.<br /> Le fait d'avoir ouvert un blog catholique à un entretien avec un auteur qui revendique son athéisme, c'est faire preuve de votre part d'intelligence et d'une grande ouverture d'esprit.<br /> J'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir les écrits d'André Comte-Sponville, ils sont pleins de finesses, ne blessent personne, posent de vraies interrogations. Merci de nous l'avoir fait connaître,<br /> bravo à vous.
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