A TOUS LES DIOCÉSAINS ET AMIS
Des incidents de santé récurrents depuis une vingtaine d'années me conduisent aujourd'hui à prendre une décision dont chacun mesurera la gravité.
L'information sera rendue publique ce jeudi 8 août 2013 à midi avec effet immédiat : le Saint Père a accepté ma renonciation à ma charge d'évêque de Nice que je lui ai présentée pour raison de santé, et il a nommé Monseigneur Guy THOMAZEAU, archevêque émérite de Montpellier, "administrateur apostolique sede vacante" pour gouverner le diocèse jusqu’à la prise de possession canonique de mon successeur.
Même si chacun sait qu'une telle décision ne peut s'envisager qu'après avoir longuement prié, pris conseil et réfléchi, cette annonce sera probablement reçue par certains avec beaucoup d'émotion et d'étonnement.
Parmi les nombreux souvenirs qui me lient au diocèse, j'aurai eu la joie de vivre la préparation et la célébration du Synode 2007-2009, et aussi d'en voir les premiers fruits. Mais il faut, pour conduire le diocèse en ces années post synodales en tant qu'évêque, une santé qui aujourd'hui me fait défaut. S'y ajoutaient, depuis trois ans, le rythme soutenu des visites pastorales et les absences régulières du diocèse occasionnées par mes participations aux assemblées et aux travaux de la Conférence épiscopale de France.
Au mois de septembre dernier, bilan général de santé. Le traitement auquel je ne pouvais me dérober se révéla vite inconciliable avec les besoins de la mission et l'exercice de la responsabilité épiscopale.
En novembre, durant la visite ad Limina que notre province ecclésiastique fit à Rome, je m'en suis ouvert à Monseigneur Georges Pontier, notre archevêque métropolitain de Marseille.
C'est au cours de notre pèlerinage à Lourdes, le 5 juillet, que j'ai pris la difficile décision d'écrire au Saint Père pour lui présenter ma renonciation à ma charge.
Á notre retour de Lourdes, le 8 juillet, les réunions du conseil épiscopal étant suspendues pendant l'été, j'ai rencontré les deux vicaires généraux pour leur dire que j'avais écrit au Pape et que j'attendais sa réponse.
Informé après les JMJ de Rio, le 29 juillet, que le Saint Père avait accueilli favorablement ma demande, j'en ai fait part aux vicaires généraux. Et c'est cette nouvelle qui, aujourd'hui 8 août, est portée à votre connaissance.
Comme j'ai eu l'occasion de vous le dire à propos de l'encyclique Lumen fidei, fruit du travail de deux papes : "L'Église ne fait jamais table rase de son passé lorsqu'elle vit le moment présent et qu'elle regarde vers l'avenir. Dans tous les cas, elle garde les yeux fixés sur Jésus Christ, qui est le même hier, aujourd'hui et éternellement. Qu'il s'agisse de l'Église universelle ou de l'Église diocésaine, les pasteurs se succèdent, chacun étant le serviteur, pour un temps, de la croissance qui ne peut venir que du Seigneur lui-même."
Au moment où j'écris ces mots, mon cœur se tourne vers vous, prêtres et diacres permanents des Alpes-Maritimes, religieux et religieuses, consacrés, séminaristes, laïcs de toutes générations, membres de la société civile, délégués pastoraux, membres des équipes d'aumôneries, responsables des services et des mouvements diocésains, membres des divers conseils à qui j'adresse toute ma gratitude pour votre collaboration au rayonnement de la Bonne Nouvelle, à la célébration de la foi et des sacrements et au service de nos frères.
Je ferai mes adieux au cours de la Messe de l'Assomption le jeudi 15 août à 17 heures au sanctuaire Notre-Dame de Laghet.
Je souhaite que nous priions les uns pour les autres et que l'étape nouvelle qui commence pour notre diocèse et pour chacun de nous, en cette année de la foi, soit habitée par la joyeuse annonce de l'Évangile. Confions la suite du chemin au Seigneur qui veille toujours sur son Église et ses serviteurs.
Ce jeudi 8 août 2013 en la fête de saint Dominique.
+ Louis SANKALÉ