J’ai été très heureux de participer à ce 2ème Festival Vivre Ensemble. Quand l’important groupe des Chrétiens a rencontré celui des Musulmans, j’ai été très touché. C’est comme si je venais de retrouver des Frères dont on avait beaucoup parlé ces derniers temps à l’occasion des présidentielles mais pas toujours présentés sous leur jour le plus favorable. Le long du parcours, j’ai pu converser avec trois d’entre eux ; ce fut très intéressant. J’ai pu mieux approfondir ce dont j’avais déjà entendu parler, à savoir, que l’Islam est une religion qui permet des interprétations assez larges contrairement à la déclamation qu’en font les fondamentalistes. Ceux-là utilisent l’Islam pour leur projet politique, voire terroriste. J’ai pu mieux approfondir ce que peut être un Islam de paix, un Islam tolérant et ouvert, tel que le préconisent par exemple, les Soufis.
J’ai apprécié les propos accueillants et chaleureux du présentateur de l’Association Fondacio, organisatrice du festival. L’intervention d’un jeune Rabbin très enjoué, ouvert, fut aussi un bon début ; prometteur. Un intervenant a fait applaudir tous les participants pour le fait d’être là, ensemble, dans la volonté de se rencontrer, se dépasser. Le Prieur de l’abbaye de Lérins nous a demandé un moment de silence partagé ; ce fut trop court à mon goût mais intense ; le silence en dit parfois très long et rassemble les cœurs. Un autre intervenant a proposé à chacun des participants de parler pendant quelques minutes à son voisin. Pour moi ce fut une jeune voisine, musulmane, en jeans, cheveux aux vents et bras nus ; je précise car c’est une façon de dire que la tenue vestimentaire n’était pas uniforme chez nos sœurs musulmanes dont un certain nombre portaient le foulard. Ces quelques instants furent un bonheur dont j’espère qu’il était partagé ; notre grande différence d’âge nous mettant à l’abri de tout malentendu… Ensuite j’ai écouté avec plaisir le Lama Bouddhiste dont les propos étaient traduits ; un bon moment également. Puis je dus partir ce qui me priva de l’intervention du Père Marc Ruiz ; dommage !
Dans le train du retour je me pris à rêver d’un prochain festival où nous pourrions rester dix minutes, un quart d’heure, voire plus, en silence, nous tenant par la main en signe de fraternité, tels les fils d’un même Père, aspirant à s’aimer, sachant que dans la Maison de Notre Père Commun : Il y a plusieurs demeures ; où tous sont aimés d’un même Amour.
Pierre