1. Mère de Jésus, donc Mère de Dieu
2. Toujours vierge et pourtant mère
3. Conçue sans péché
4. L'Assomption
5. Mère de l'Eglise
6. Maire coopère-t-elle au salut ?
7. Peut-on prier Marie ?
1. Mère de Jésus, donc Mère de Dieu
Dieu a choisi une jeune fille de Nazareth pour être la mère de son Fils, Jésus. Marie est donc mère de Jésus et, à ce titre, l’Eglise a assez tôt affirmé qu’elle est également Mère de Dieu puisque Jésus est le Fils de Dieu et Dieu lui-même (la première affirmation en a été faite en 431 lors du concile d’Ephèse).
Cette expression, Mère de Dieu, ne dit pas que c’est Marie qui a par son engendrement donné à Jésus sa divinité. Mais elle dit que Marie a engendré selon la chair celui qui est éternellement engendré par Dieu.
2. Toujours vierge et pourtant mère
La tradition chrétienne a transmis de génération en génération ces paroles qu’un ange adressa un jour à Marie qui est dite « vierge, fiancée à un homme » (Lc 1, 27) : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre » (Lc 1, 35). Marie est donc devenue mère d’un enfant sans avoir eu de relations sexuelles avec son fiancé. Elle est restée vierge tout en tombant enceinte. (Attention : la conception virginale de Jésus par Marie n’est pas à confondre avec ce que l’Eglise catholique appelle l’Immaculée conception. Ce sont deux « conceptions » différentes : celle du fils et celle de la mère ! )
A partir du IVe siècle, la tradition chrétienne dira que Marie est restée vierge même après la naissance de son fils. Le concile du Latran consacrera l’expression « toujours vierge » en 649.
Marie a-t-elle eu d’autres enfants après Jésus ? La tradition chrétienne, dans une quasi-unanimité, a toujours affirmé que non. Elle n’a jamais interprété à la lettre la mention des frères et sœurs de Jésus dans l’Evangile de Marc (chapitre 6, verset 3), mais au sens large (cousins et autres liens de parenté). Il n’y a que Tertullien qui s’est risqué à une interprétation littérale, au IIIe siècle.
3. Conçue sans péché
Très rapidement les chrétiens ont médité sur la vie de Marie en s’interrogeant sur cette question : comment tenir ensemble la réalité pécheresse d’une mère, marquée comme tout être humain du péché originel par sa naissance, et la réalité non pécheresse d’un enfant comme Jésus ? Pour répondre à cette question, les paroles de l’Ange à l’annonciation donne quelques éléments de réponse : « Réjouis-toi, comblée de grâce » (Lc 1, 28). De cette grâce dont elle est comblée, l’Eglise catholique a compris que Marie avait été conçue par ses parents sans être marquée par le péché originel.
Le 8 décembre 1854 le pape Pie IX définit la foi de l’Eglise catholique au sujet de l’Immaculée Conception : « Au premier instant de sa conception, par la grâce et le privilège de Dieu tout-puissant, et en considération des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, la Vierge Marie fut préservée intacte de toute souillure du péché originel ». Quatre ans plus tard, l’appellation « Immaculée conception » sera redonnée au monde entier par la bouche d'une illétrée, Bernadette Soubirous : la Vierge s’était présentée à elle sous ce nom-là.
Par conséquent, non seulement Marie n’a pas commis de péché, mais elle n’a pas été atteinte par le péché originel. Pour autant, cela ne signifie pas que Marie échappe au besoin de salut qui concerne toute la famille humaine ! Elle est du même côté que nous : en attente du salut dont elle sera la première bénéficiaire. Mais chez elle, le salut prend la forme de la préservation et non celle de la guérison ou de la purification comme pour nous.
4. L’Assomption
Comment la vie terrestre de Marie s’est-elle terminée ? La Bible ne dit rien sur ce sujet et les traditions chrétiennes sont diverses. Ce n’est que le 1er novembre 1950 que le pape Pie XII a solennellement défini, après consultation de tous les évêques qui étaient unanimes sur ce point, que « l’Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste ».
Une précision : rien ne dit si Marie avant d’avoir été élevée au ciel est morte ou non (c’est ce que signifie pour les chrétiens orthodoxes la dormition de Marie : Marie s’endort pour l’éternité). Mais ce qui est affirmé est que son corps n’a pas connu la corruption : il ne s’est pas dégradé, redevenu poussière, mais a été élevée « à la gloire céleste ».
L’Assomption de Marie est donc le fruit d’une interprétation que l’Eglise catholique fait des données du Nouveau Testament : le Ressuscité manifeste pleinement en Marie la fécondité de sa propre résurrection et nous donne en elle le signe vivant de ce qui nous attend aussi.
Notez bien la différence entre l’Ascension où Jésus-Christ ressuscité d’entre les morts monte au ciel (il est l’acteur de l’action) et l’Assomption où Marie est élevée au ciel par Dieu (elle est passive, c’est Dieu qui agit).
5. Mère de l’Eglise
Les premiers chrétiens ont très vite attaché beaucoup de prix à la présence de Marie au pied de la croix de son fils, Jésus. Ils se souviennent de ces paroles alors dites à Jean : « Voici ta mère » (Jn 19, 27). Mais l’expression Mère de l’Eglise n’a vu le jour qu’à la fin du concile Vatican II. Le pape Paul VI a alors proclamé Marie Mère de l’Eglise, c’est-à-dire Mère de ses fidèles et de ses pasteurs.
6. Marie coopère-t-elle au salut ?
Cette question divise catholiques et protestants. Les catholiques disent que Marie, en devenant la Mère de Dieu, a coopéré à la réalisation de notre salut (par son écoute, son service, son service d’intercession comme à Cana, etc.). Mais cela ne signifie pas pour autant que Marie soit une seconde médiatrice à côté du Christ, comme si elle ajoutait quelque chose à l’œuvre de celui-ci. Marie est bien, comme nous, du côté des sauvés. Les protestants rappellent à juste titre qu’il ne convient pas d’accorder à Marie quelque chose de la place qui revient à Jésus seul.
7. Peut-on prier Marie ?
En toute rigueur, toute prière chrétienne ne s'adresse qu'à Dieu seul : que ce soit le Père, ou Jésus-Christ, ou l’Esprit Saint, ou encore la Trinité en tant que telle. Si nous avons recours à Marie et aux saints dans notre prière, c'est pour demander leur aide, leur intercession auprès de Dieu, en un mot leur prière. C’est ce que nous faisons en demandant dans le « Je vous salue Marie » de « priez pour nous pauvres pécheurs ».
Nos prières adressées à Marie sont donc en réalité des prières transmises à Dieu qui, seul, peut les exaucer. Toujours est-il que nous pouvons louer Marie, comme l'ont fait avant nous Luther et d'autres réformateurs. Marie disait dans son Magnificat: “ Toutes les générations me diront bienheureuse ” (Lc 1, 48). Nous la vénérons, louant Dieu pour elle et avec elle. Comme le fit l'ange à l'Annonciation et Élisabeth à la Visitation.